mardi 19 mai 2009

Atelier d'écriture du 16 Mai 2009

Le ton n'est pas du tout le même que pour le précédent atelier. La "consigne" comme dit ma grande pompette : écrire une nouvelle "instant". Voici ce que ça donne .....


Les Oiseaux de toute une vie

Elle a 17 ans, mais en parait beaucoup plus, pâle, maigre, des tubes dans les bras et le nez. Allongée, elle a l’air si fragile, mais au fond de ce corps abîmée bat un cœur puissant qui refuse de s’avouer vaincu.

C’est la première fois depuis longtemps qu’elle sort de cette foutue chambre qui l’emprisonne. Mais elle est ravie. Sa mère, près d’elle l’encourage, la soutient. Jamais une mère ne fut si présente, si proche de son enfant. Elles communient, n’ont besoin de rien pour se savoir liée. Elle quitte donc sa prison, peut être pour une autre, plus définitive, mais ça elle, elle ne le sait pas. Sa mère sait, sa mère connait l’enjeu de cette sortie : si le cœur de l’enfant est assez puissant, elle survivra, sinon ...

Elle vit ce moment à fond, même si il est douloureux, inconfortable, tendu. Au fond de son âme, elle sait que quelques chose d’important se joue dans ces instants. Allongée dans l’ambulance, elle respire enfin un air sans odeur de désinfectant et de maladie. Le véhicule stoppe, la porte arrière s’ouvre, les ambulanciers font glisser le brancard. Là voilà dehors, dans la rue. Le souffle lui manque, les arbres si vert l’aveugle, le chant des moineaux la transperce. Une explosion de couleur et de bruit lui emplit la tête et le cœur. Elle ne voit plus la rue, l’ambulance. Elle est tout à ces chants d’oiseaux si doux, synonyme de liberté et de légèreté.

Son cœur se gorge de cette puissance, son regard dévore le bleu du ciel et le vert des arbres. Les ambulanciers font rouler le brancard jusque dans la salle d’examen. « Le cœur est sain » dit le médecin, un peu surpris tant il s’attendait à annoncer une mauvaise nouvelle. Elle n’entend pas vraiment cette heureuse conclusion, encore toute entière au chant des oiseaux. Mais sa mère l’entend, elle sait sa fille sauve mais pas encore hors de danger.

Elle voit le soulagement de sa mère, mais n’a qu’une envie, ressortir et sentir à nouveau le soleil sur son visage et le chant des oiseaux dans son cœur. Cette fois-ci, sa mère peut apprécier ce simple bonheur partagé avec son enfant.

Des années après, ces chants de simples moineaux sont toujours synonymes de liberté et de vie. Elle savoure cet instant tous les jours, debout, son visage tourné vers le soleil ou ses mains cueillant la pluie. Aujourd’hui, elle s’émerveille du fil de l’eau, d’une fleur épanouie, mais le chant des oiseaux est ancré si profondément en elle que jamais elle ne l’oubliera. Jamais non plus elle n’oubliera ces moments si durs qui l’ont forgé telle qu’elle est à présent. Le chant des oiseaux est à jamais symbole de souffrance et de corps prison mais aussi et plus encore symbole de vie et de liberté....

2 commentaires:

  1. Très émouvant... les larmes ne sont pas loin...
    La marraine d'une poussinnette

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  2. coucou te voilà à la une de mon blog avec ta broderie gros bisous et j'espère que tu reprendras la voie de la blogo si tu en as l'envie gros bisous

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